La fonctionnaire et le hijab Liberté de religion et laïcité dans les institutions publiques québécoises

Depuis plusieurs années, le port de signes religieux au sein des institutions publiques est un enjeu social important dans la société québécoise. Au milieu des années 2000, lors des travaux de la commission Bouchard-Taylor, de nombreux Québécois sont stupéfaits de constater que plusieurs de leurs concitoyennes de confession musulmane affichent publiquement leur religiosité au moyen d’un foulard couvrant leurs cheveux, le hijab. Certains projets de loi ont proposé d’interdire le port de signes religieux pour l’ensemble du personnel des organismes publics ou parapublics. Cette interdiction reste possible en droit québécois, mais elle doit se fonder sur la recherche d’un équilibre entre la neutralité religieuse de l’État et le droit à la liberté de religion.

Quels sont les liens existants entre la laïcité et la liberté de religion au Québec ? Que signifie la laïcité pour une fonctionnaire portant le hijab ? En documentant de manière descriptive et nuancée la question des signes religieux, l’auteur propose un examen des normes étatiques et une analyse des pratiques quotidiennes des fonctionnaires québécoises qui ainsi tentent de concilier le respect de leur foi et le respect de l’État.

Bertrand Lavoie a été formé en sociologie et est titulaire d’un doctorat en droit de l’Université de Montréal et de l’Université Paris II. Ses recherches portent sur les institutions publiques et sur les enjeux sociojuridiques liés à la diversité culturelle et religieuse.

 

Ce contenu a été mis à jour le 15 décembre 2018 à 23 h 58 min.