Est-ce ainsi que nous voulons vieillir?

(Ville…) La crise qui frappe les CHSLD au Québec nous force à réfléchir à la façon dont nous considérons les personnes âgées dans notre société. Au-delà des ratés du système de santé, il serait peut-être temps de nous questionner sur notre refus d’accepter le temps qui passe. Les mots que nous associons naturellement au vieillissement – perte-déclin-retraite-fardeau… – sont presque toujours négatifs. Et ils en disent long sur notre conception du vieil âge. Cette dévalorisation de la vieillesse expliquerait-elle, en partie, le triste sort réservé aux aînés ?

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Pour en savoir +

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Citations de Michèle Stanton-Jean

 

Michèle Stanton-Jean est chercheuse invitée au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal. Elle était sous-ministre de la santé à Ottawa au moment de la crise du virus Ebola. « Ce que fait ressortir cette crise, dit-elle, c’est l’échec de la santé publique. On mise sur le curatif, mais on ne parle pas des soins à domicile. On investit des milliards de dollars dans des recherches sur des maladies inconnues, mais on ne se soucie pas des fondamentaux de la santé publique. »

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Michèle Santon-Jean, elle, les appelle « des cages à poules monogénérationelles ». « Même dans les mieux tenues, les gens s’ennuient », croit-elle.

« En Amérique, il y a une anxiété associée au déclin, note quant à elle Martine Lagacé. La vieillesse, c’est le miroir de ce que l’on craint. Alors on se protège en prenant une certaine distance, en inventant des structures élaborées en dehors de la vie. On vit dans une société segmentée. Il y a peu de lieux dans notre société où on peut mêler les âges, il va falloir tout repenser. »

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En septembre 2018, à la veille des élections provinciales, une lettre ouverte publiée dans Le Devoir a attiré l’attention sur l’isolement des personnes âgées. Michèle Stanton-Jean, hyperactive qui met la touche finale à un nouvel ouvrage biographique écrit avec Marie Lavigne, faisait partie des signataires de ce texte qui dénonçait un véritable « gaspillage humain ».

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« Les gens veulent participer à leur société, mais on ne les sollicite pas. Il y a des gens instruits qui ont eu une carrière, qui ont une expertise. Ils ne veulent pas être mis au rancart. »

Ce contenu a été mis à jour le 20 avril 2020 à 12 h 57 min.